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Lyon-Turin : des cavités mettent en danger le calendrier
Le chantier du plus long tunnel ferroviaire transfrontalier au monde se heurte à la géologie : des cavités souterraines sont apparues sur deux puits de ventilation, retardant leur achèvement. En attendant l’entrée en scène d’un robot téléguidé conçu pour les combler, la date de démarrage des tunneliers est incertaine.
Stéphanie Frank – 21 mars 2024 \ 05h50
C’était un vrai défi : creuser quatre puits verticaux à travers 500 m de roche pour permettre la ventilation et le désenfumage du tunnel de base de la future ligne de train à grande vitesse Lyon-Turin. Le chantier, attribué à un groupement mené par Vinci Construction Grands projets, est réalisé en raise-boring, cette technique de creusement qui consiste à percer un trou pilote jusqu’à la chambre de pied de puits puis à fixer une roue d’alésage au train de tiges ayant servi à l’opération et à le remonter jusqu’à son point de départ, donnant ainsi au puits son diamètre définitif. Une technique complexe, mise en œuvre dans une zone très fracturée.
Des cavités de plusieurs mètres
A ce jour, les quatre trous pilotes ont été forés. Dans les deux premiers puits entièrement alésés et déjà en partie revêtus, deux cavités de plusieurs mètres, une par puits, sont apparues à environ 300 m de profondeur au cours de l’année 2023. « Ces cavités sont trop importantes pour que nous puissions réaliser le soutènement des puits en toute sécurité avec les moyens que nous avions prévus », explique Florien Picchioni, directeur du chantier pour Vinci Construction Grands projets.
A 300 m de profondeur
« La première urgence était d‘estimer la taille et l’évolution possible dans le temps de la cavité, avec une difficulté majeure : pouvoir atteindre le point et « voir » la cavité afin de l’analyser », explique Piergiuseppe Gilli, directeur de la construction de Telt, au Moniteur. Les équipes ont choisi de recourir au Lidar, qui produit à l’aide de lasers une carte 3D de la zone concernée. Cela leur a permis de déterminer l’étendue et la position des hors profils.
Robot téléguidé
Pour franchir l’obstacle, le groupement Lyto mené par Vinci a proposé de construire un robot téléguidé spécifiquement conçu pour ce chantier, composé d’un corps et de bras qui s’appuient sur les parois du puits pour accéder aux cavités, et équipé d’un bras télescopique capable d’y entrer pour projeter du béton sur les parois. « La construction du robot est en cours, précise Piergiuseppe Gilli. Les cavités seront ensuite remplies de béton grâce à la conception de coffrages réalisés sur mesure ». En attendant, « les travaux se poursuivent sur les autres puits, le chantier n’est pas arrêté, il n’y a pas de problématique d’infaisabilité », souligne Florian Picchioni.
Coactivité envisagée
Il n’empêche que ces aléas impactent immanquablement le planning. Ainsi le groupement Elyot, mené par Eiffage avec Spie Batignolles, Ghella et Cogeis, ne pourra, comme prévu, prendre ses quartiers à Avrieux en ce premier semestre 2024 afin d’aménager le site et de monter ses tunneliers.
Pour limiter le retard, le groupement envisage avec Telt d’entamer les travaux préparatoires au lancement des deux tunneliers à l’automne, sans attendre la fin du percement des puits. Les engins, tous deux livrés, creuseront deux tubes de 18 km entre Avrieux et Clarea, en Italie, sous 2000 m de couverture. Leur démarrage était initialement prévu au premier semestre 2026. C’est finalement leur montage qui pourrait commencer à cette échéance, pour un lancement quelques mois plus tard.
Questions techniques et contractuelles
« Cette coactivité serait possible car les puits sont très localisés au milieu d’un chantier de galeries et de cavernes qui, lui, est quasiment achevé », explique Loïc Thévenot, directeur Grands travaux souterrains chez Eiffage. Mais elle poserait de nombreuses questions, techniques et contractuelles : « Comment gérer le trafic sur la descenderie de Modane, qui fait 4 km de long avec une pente de 12 % ? Qui gèrera les eaux d’exhaure ou la ventilation ? Comment seront partagées les responsabilités entre les groupements ? » s’interroge le directeur d’Eiffage qui précise cependant que la réflexion avec Telt est « bien engagée ».
Evaluations en cours
En ce qui concerne l’impact de cet aléa sur le planning général du projet Lyon-Turin, « les évaluations sont toujours en cours », indique Telt. Quant à son coût, « nos contrats intègrent une partie de budget réservée spécifiquement aux imprévus qui pourra absorber les coûts de cette situation », indique le maître d’ouvrage, qui précise toutefois : « ce point fait évidemment partie d’une négociation avec le groupement ».
Lione-Torino: delle cavità mettono in pericolo la tabella di marcia
I lavori del tunnel ferroviario transfrontaliero più lungo del mondo sono ostacolati dalla geologia: in due pozzi di ventilazione sono comparse delle cavità sotterranee che ne ritardano il completamento. In attesa dell’arrivo sul posto di un robot telecomandato progettato per riempirle, la data di avvio delle frese è incerta.
Stéphanie Frank – 21 marzo 2024 : 05:50
Una vera e propria sfida: scavare quattro pozzi verticali attraverso 500 m di roccia per consentire la ventilazione e l’estrazione dei fumi nel tunnel di base del futuro collegamento ferroviario ad alta velocità Lione-Torino. Il progetto, assegnato a un consorzio guidato da Vinci Construction Grands Projets, è stato realizzato con il metodo del raise-boring, una tecnica di scavo che prevede la perforazione di un foro pilota fino alla camera ai piedi del pozzo, quindi l’aggancio di una ruota di perforazione alla serie di aste utilizzate per l’operazione e il suo sollevamento fino al punto di partenza, conferendo così al pozzo il suo diametro finale. Una tecnica complessa, attuata in un’area altamente fratturata.
Cavità profonde diversi metri
Ad oggi sono stati perforati i quattro fori pilota. Nei primi due pozzi, che sono stati completamente alesati e già parzialmente rivestiti, nel corso del 2023 sono apparse due cavità di diversi metri, una per pozzo, a circa 300 m di profondità. “Queste cavità sono troppo grandi per poter sostenere i pozzi in sicurezza con le risorse che avevamo previsto”, spiega Florien Picchioni, direttore di cantiere di Vinci Construction Grands Projets.
A 300 m di profondità
“La prima priorità era stimare le dimensioni della cavità e la sua variazione nel tempo, con una grande difficoltà: riuscire a raggiungere il punto e a vedere la cavità per analizzarla”, spiega Piergiuseppe Gilli, direttore dei lavori di Telt, a Le Moniteur. Le squadre hanno scelto di utilizzare il Lidar, che utilizza il laser per produrre una mappa 3D dell’area in questione. Questo ha permesso di determinare l’estensione e la posizione delle aree fuori profilo.
Robot telecomandato
Per superare l’ostacolo, il consorzio Lyto guidato da Vinci ha proposto di costruire un robot telecomandato appositamente per il progetto, composto da un corpo e da braccia che si appoggiano alle pareti del pozzo per accedere alle cavità, e dotato di un braccio telescopico in grado di entrare nel pozzo per spruzzare il calcestruzzo sulle pareti. “Il robot è attualmente in fase di costruzione”, spiega Piergiuseppe Gilli. “Le cavità saranno poi riempite di calcestruzzo con casseforme progettate su misura“. Nel frattempo, “i lavori proseguono sugli altri pozzi, quindi il progetto non è fermo e non ci sono problemi di inagibilità”, sottolinea Florian Picchioni.
Prevista coattività
Tuttavia, questi rischi hanno inevitabilmente un impatto sul calendario. Ad esempio, il consorzio Elyot, guidato da Eiffage con Spie Batignolles, Ghella e Cogeis, non sarà in grado di trasferirsi ad Avrieux nella prima metà del 2024 come previsto, per sviluppare il sito e assemblare le sue frese.
Per limitare il ritardo, il consorzio e Telt prevedono di iniziare i lavori preparatori per il lancio delle due frese in autunno, senza attendere lo scavo dei pozzi. Le macchine, che sono state entrambe consegnate, scaveranno due tubi di 18 km tra Avrieux e Clarea, in Italia, sotto 2.000 m di copertura. La loro messa in funzione era inizialmente prevista per la prima metà del 2026. Alla fine, l’assemblaggio potrebbe iniziare in quel periodo, con il lancio pochi mesi dopo.
Questioni tecniche e contrattuali
“Questa coattività sarebbe possibile perché i pozzi si trovano al centro di un sito di gallerie e caverne quasi completo”, spiega Loïc Thévenot, direttore delle grandi opere sotterranee di Eiffage. Ma ciò solleverebbe una serie di questioni tecniche e contrattuali: “Come sarà gestito il traffico nella galleria di Modane, che è lunga 4 km e ha una pendenza del 12%? Chi gestirà il drenaggio e la ventilazione? Come saranno ripartite le responsabilità tra i consorzi?”, chiede il direttore di Eiffage, che tuttavia sottolinea che le discussioni con Telt sono “ben avviate”.
Valutazioni in corso
Per quanto riguarda l’impatto di questo rischio sul calendario generale del progetto Lione-Torino, “le valutazioni sono ancora in corso”, afferma Telt. Per quanto riguarda i costi, “i nostri contratti prevedono una parte del budget riservata specificamente agli imprevisti, che sarà in grado di assorbire i costi di questa situazione”, afferma il titolare del progetto, che aggiunge però che “questo punto fa ovviamente parte delle trattative con il consorzio”.