QUE LA FRANCE FAIT SEMBLANT DE NE PAS CONNAITRE

Mais si la France désire le Lyon Turin à tout prix, ce sera bien qu’elle paye le juste prix de 4,8 milliards d’euros!

… onze questions au vice-président du Conseil italien Matteo Salvini …


1. Dans l’intérêt de qui le vice-président du Conseil italien Matteo Salvini agit-il en défendant la validité du projet Lyon-Turin ? Dans l’intérêt des contribuables italiens ? Ou se fait-il dicter la ligne du lobby franco-italien du TAV ?

2. Salvini sait-il que le tunnel de base mesure 57,5 de long et que la partie française est de 45 km alors que la partie italienne ne dépasse pas 12,5 km ?

3. Salvini sait-il que la France ne paiera que 42,1% du coût total du tunnel de base, tandis que l’Italie en paiera 57,9%, cf. l’Art. 18 de l’Accord de Rome du  30.1.2012 ?

4. Salvini est-il conscient que, grâce à cette inégale asymétrie des coûts, l’Italie supporterait un coût de plus de 2,2 milliards d’euros par rapport à une répartition géographique équitable des coûts ?

5. Salvini sait-il que, grâce à cette inégale asymétrie de coûts, chaque kilomètre du tunnel de base coûterait à la France seulement 60 millions d’euros tandis que l’Italie paierait pour son kilomètre 280 millions d’euros?

6. Salvini sait-il qu’en cas de répartition géographique équitable des coûts, la France devrait contribuer à la construction du tunnel avec un investissement de 4,87 milliards d’euros soit 2,2 milliards de plus que le coût de la France prévu aujourd’hui ?

7. Salvini est-il conscient du fait que la France a donné feu vert au Lyon Turin en s’engageant à construire, en contrepartie, la « section de 33 kilomètres environ franchissant le massif de Belledonne et comprenant les tunnels à double tube de Belledonne et du Glandon » (Art. 4 de l’Accord de Rome du  30.1.2012), et que le Gouvernement français a reporté cette décision à une réflexion qui sera faite après 2038 ?

8. Salvini est-il conscient du fait qu’en cas d’abandon du projet par l’Italie et la France, il n’y aura pas de sanctions européennes parce que non prévues et parce que l’Art. 17 alinéa 3 du Règlement (UE) n. 1316/2013 laisse aux États membres la décision de mettre en œuvre les projets en fonction « des capacités de financement public ainsi que de leur viabilité socio-économique » « fondée sur la base d’une analyse socio-économique coûts-avantages », cf. l’Art. 7 alinéa1/c du Règlement (UE)  n. 1315/2013 ?

9. Ou bien Salvini rêve-t-il de présumés surcouts en faisant le copier-coller des chiffres préparé avec astuce par les promoteurs de l’œuvre ?

10. Salvini est-il au courant que la seule raison par laquelle l’analyse socio-économique coûts-avantages de la partie française du tunnel « est positive pour la France en raison de la prise en charge d’une plus grande partie de l’investissement par l’Italie ? » Cf. ici à page 73.

11. Salvini sait-il qu’il n’existe pas de délai contractuel engageant la France et l’Italie dans le projet Turin-Lyon ? Le seul engagement prévu à l’Art. 1 de l’Accord de Turin du 29.1.2001 étant celui de construire une nouvelle ligne à la saturation de la ligne existante, une date inconnue, vu que la ligne existante est saturée à moins de 20%.