Écosystèmes et pollution Enquête - https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/160724/lyon-turin-le-megaprojet-de-tunnel-impacte-l-eau-de-la-montagneLa traduzione in italiano segue l’originale

D’après un document interne à EDF que s’est procuré Mediapart, le creusement du tunnel ferroviaire a, en 2019, vidé de son eau un pan de montagne dans la vallée de la Maurienne, en Savoie. De ce fait, l’affaissement d’un barrage a été accéléré.

Mickaël Correia et Jade Lindgaard

La traduction de l’article en italien est suivie par les questions que Mediapart a posées à EDF, TELT et DREAL et des réponses.

C’est un document technique sur l’état de barrages de montagne comme il en existe des centaines.

Sauf que celui-là possède une valeur particulière. Il concerne un chantier très sensible du fait de son coût (estimé à 26 milliards d’euros en 2012 par la Cour des comptes) et de la contestation dont il fait l’objet : le tunnel ferroviaire Lyon-Turin, qui doit être creusé à travers les Alpes.

Sur ce document signé d’un ingénieur EDF, en juin 2023, et que Mediapart s’est procuré, on voit qu’en un point du tracé, près du barrage du Pont-des-Chèvres dans la vallée de la Maurienne (en Savoie), le niveau de l’eau mesuré par un piézomètre à l’intérieur des massifs rocheux s’est effondré, d’un coup, en avril 2019.

Deux chiffres sont mis en exergue par l’expert : 150 mètres, soit la distance perdue par le niveau d’eau dans la montagne. Et une date : avril 2019, qui est à la fois celle du relevé du piézomètre et celle de « venues d’eau en tunnel » comme le note l’ingénieur. Autrement dit : du percement d’un tronçon du Lyon-Turin.

Cadre d’une entreprise spécialisée dans le creusement de tunnel, Jérôme* était présent sur le chantier du Lyon-Turin en avril 2019 : « On creusait une galerie pour le tube sud du tunnel à proximité du barrage et il y a eu une venue d’eau importante, d’environ 50 litres d’eau par seconde. Nous avons dû arrêter le chantier durant une journée. C’était un tronçon très compliqué à creuser, avec une géologie chahutée et pleine de failles, qui bouge beaucoup. »

Des « venues d’eau exceptionnelles » dans cette galerie du tube sud Lyon-Turin, et avec le même débit de 50 litres par seconde, sont mentionnées dans le document d’EDF.

« Il existe un réseau de piézomètres pour surveiller le niveau des eaux en montagne, spécifiquement réalisé dans le cadre du Lyon-Turin, témoigne pour sa part à Mediapart Nicolas*, un technicien qui a travaillé un temps sur l’ouvrage. On a vu une réponse assez rapide juste après le passage du tunnelier dans une galerie de reconnaissance. Le relevé d’un piézomètre a chuté de 150 mètres, c’est énorme, et très significatif comme chute de niveau. »

 Extrait du Power Point interne à EDF à propos des impacts du Lyon-Turin sur ses ouvrages. © Document Mediapart

Selon un hydrogéologue qui connaît bien cette montagne, mais demande à rester anonyme pour ne pas être étiqueté comme opposant au projet : « Le creusement de la galerie est en train de vider la montagne de son eau à cet endroit. Dans les Alpes, le milieu géologique est très fracturé. La roche est pleine d’eau. Si des failles dans cette roche viennent à communiquer avec la galerie percée, elles vont drainer l’eau depuis le massif vers le tunnel. »

C’est d’autant plus préoccupant, selon ce spécialiste, que l’eau est descendue si bas qu’elle se retrouve sous le niveau de l’Arc, la rivière qui coule à côté. Elle ne peut donc plus s’y déverser. Et se répand à la place dans les galeries du tunnel situées au-dessous : « L’eau est évacuée de la galerie par pompage plus loin dans la vallée et par conséquent cette eau est perdue pour toujours dans ce secteur… »

Sollicité par Mediapart, Telt (Tunnel Euralpin Lyon Turin), la société franco-italienne chargée de la réalisation du tunnel, n’a pas répondu à nos questions spécifiques concernant l’effondrement soudain du niveau d’eau lors du percement de la galerie en montagne (voir en annexes). La direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) Auvergne-Rhône-Alpes est restée silencieuse devant nos interrogations.

Un affaissement des sols de 6 centimètres

Si un ingénieur d’EDF s’inquiète de ces mesures, c’est par peur que les travaux du tunnel n’impactent ses barrages. D’après le document, le tracé du Lyon-Turin sillonne à proximité d’une vingtaine d’ouvrages gérés par le groupe électricien. Et le barrage du Pont-des-Chèvres constitue un maillage essentiel de la centrale hydroélectrique Super-Bissorte.

Or, des diapositives indiquent qu’entre avril et décembre 2019, l’affaissement de l’infrastructure du Pont-des-Chèvres s’est soudain accéléré. En effet, si l’infrastructure s’enfonce naturellement dans les sols avec une moyenne de 0,5 millimètre par an, le passage du tunnelier semble avoir multiplié par endroits la vitesse de tassement du barrage par quinze, pour atteindre les 7,3 millimètres par an, avant de revenir à sa vitesse d’affaissement normal.

Extrait du Power Point interne à EDF à propos des impacts du Lyon-Turin sur ses ouvrages. © Document Mediapart

Par ailleurs, sur le versant de la montagne attenant au barrage, un altimètre a enregistré, toujours en avril 2019, un affaissement des sols de six centimètres. Avec la chute d’eau de 150 mètres mesurée à proximité le même mois, l’ingénieur EDF juge dans son document que ces données « interpellent (fortement) ».

« En creusant le tunnel, les failles rocheuses se sont vidées de leur eau. Toute la zone ayant été drainée, les failles se resserrent, et cela provoque un tassement du sol », résume Jérôme*, le cadre qui a participé au creusement de la galerie près du barrage du Pont-des-Chèvres.

Signe de la préoccupation d’EDF, le document technique dévoile que le groupe a commandé des mesures supplémentaires. Ces dernières montrent que tout le versant de la montagne situé entre la galerie creusée et le barrage s’est tassé en 2019-2020.

« Pour le barrage du Pont-des-Chèvres, il a été constaté un tassement plus important de l’ouvrage pendant quelques mois lors du second semestre 2019, confirme EDF auprès de Mediapart (voir en annexe). Ce phénomène a été étroitement surveillé et il n’en a résulté aucune atteinte à la sûreté hydraulique. » Et le groupe ajoute rester « mobilisé », en lien avec les acteurs du projet, « sur la surveillance permanente de l’ensemble de ses aménagements à proximité du tracé Lyon-Turin ».

De son côté, Telt avance que le partage d’analyses avec EDF visant à déterminer les causes d’un tassement du barrage constaté en 2019 a conclu que « le tassement est d’une amplitude similaire à d’autres déjà enregistrés dans le passé, avant les travaux de Telt » et que, selon lui, « une relation directe avec l’excavation du tube sud du tunnel de base n’est donc pas établie ». Une nouvelle campagne de surveillance spécifique en vue du début de l’excavation d’une autre partie du tunnel, le tube nord du tunnel de base, a néanmoins été programmée.

Le précédent d’un barrage suisse

Dans son document, l’ingénieur EDF rappelle que dans cette région alpine, en 1978, le barrage de Tseuzier, en Suisse, s’était enfoncé de plusieurs centimètres, créant des fissures dans l’ouvrage. À l’origine de cet aléa devenu, selon une revue scientifique, un « cas d’école » : le percement d’un futur tunnel routier, quelques centaines de mètres en aval. Durant le chantier, « des venues d’eau considérables » se sont produites dans la galerie et ont conduit au « resserrement des fissures » de la montagne, correspondant à « un affaissement de 9 centimètres des massifs rocheux ». En conséquence, le barrage a été rendu indisponible durant près d’une décennie.

Trois experts de la sécurité des barrages contactés par Mediapart estiment que l’accélération de la vitesse de tassement de l’ouvrage de Pont-des-Chèvres est anormale, notable et associée au passage du tunnelier Lyon-Turin. Toutefois, si selon eux cet affaissement n’est pas dramatique, ils alertent sur le fait que les parties en béton du barrage pourraient être affectées, notamment les dalles d’étanchéité des fondations.

« On a vu ce genre de dynamique lors d’un séisme en Italie : un barrage s’était affaissé brutalement puis a repris son rythme de tassement normal. C’est comme si le barrage avait pris un coup de vieux de 20 ans », schématise un des experts.

« Le barrage de Pont-des-Chèvres nécessite une surveillance renforcée, c’est un ouvrage qui nous embête bien. Nous avons peu d’infrastructures dans notre parc qui présentent une telle cinétique de tassement, détaille pour Mediapart un spécialiste à EDF des domaines souterrains. L’augmentation de la vitesse des tassements est très concordante avec le creusement du tunnel, cela fait une problématique en plus à gérer pour les maîtres d’ouvrage du Lyon-Turin»

À lire aussi  Lyon-Turin : les travaux bravent l’interdiction de creuser sur 16 sites d’eau potable Le document mentionne une procédure d’expertise judiciaire sur ce barrage, inhérente à ce type d’évènement exceptionnel, lancée en 2020, mais ni Telt, ni EDF n’ont répondu à Mediapart à ce sujet. Empreinte environnementale démesurée, artificialisation de terres agricoles, bilan carbone du projet, menace sur seize sites d’eau potable.

Ce document interne à EDF ajoute une nouvelle pièce à l’épais dossier des impacts délétères du Lyon-Turin pour le massif alpin.

« EDF reste mobilisée, en lien avec l’ensemble des acteurs du projet, sur la surveillance permanente de l’ensemble de ses aménagements à proximité du tracé Lyon-Turin », a assuré l’électricien.

Le 14 mai dernier, Gabriel Attal, alors premier ministre, s’était félicité lors de la visite du chantier : « Ce projet, cest l’écologie en acte. »

Mickaël Correia et Jade Lindgaard


Ecosistemi e inquinamento: Inchiestahttps://www.mediapart.fr/journal/ecologie/160724/lyon-turin-le-megaprojet-de-tunnel-impacte-l-eau-de-la-montagne

Torino – Lione: il megaprogetto di tunnel impatta l’acqua della montagna

Secondo un documento interno di EDF ottenuto da Mediapart, lo scavo del tunnel ferroviario nel 2019 ha prosciugato un tratto di montagna nella valle della Maurienne, in Savoia. Questo ha accelerato l’assestamento di una diga.

Mickaël Correia et Jade Lindgaard

16 luglio 2024 alle 13:16

Si tratta di un documento tecnico sullo stato delle dighe di montagna, che sono centinaia.

Solo che questo ha un valore particolare. Si riferisce a un progetto molto delicato per il suo costo (stimato dalla Corte dei Conti francese in 26 miliardi di euro nel 2012) e per la sua contestazione: il tunnel ferroviario Lione-Torino, che dovrebbe essere scavato attraverso le Alpi.

Il documento, firmato da un ingegnere di EDF nel giugno 2023 e ottenuto da Mediapart, mostra che in un punto del tracciato, vicino alla diga di Pont-des-Chèvres nella valle della Maurienne (Savoia), il livello dell’acqua misurato da un piezometro all’interno dei massicci rocciosi è improvvisamente crollato nell’aprile 2019.

Due le cifre evidenziate dall’esperto: 150 metri, la distanza persa dal livello dell’acqua nella montagna. E una data: aprile 2019, che è sia la data di lettura del piezometro sia la data di “ingresso dell’acqua nel tunnel”, come osserva l’ingegnere. In altre parole: lo scavo di un tratto della Lione-Torino.

Jérôme*, dirigente di una società specializzata nella costruzione di gallerie, si trovava sul posto nell’aprile 2019: “Stavamo scavando una galleria per la canna sud del tunnel vicino alla diga quando è entrata una grande quantità d’acqua, circa 50 litri al secondo. Abbiamo dovuto interrompere i lavori per un giorno. Si trattava di una sezione molto complicata da scavare, con una geologia accidentata, piena di faglie e con molti movimenti”.

Il documento di EDF parla di “afflussi d’acqua eccezionali” in questa galleria del tubo sud della Lione-Torino, con la stessa portata di 50 litri al secondo.

Esiste una rete di piezometri per monitorare il livello dell’acqua nelle montagne, creata appositamente per il progetto Lione-Torino”, ha dichiarato a Mediapart Nicolas*, un tecnico che ha lavorato al progetto per un certo periodo. Abbiamo assistito a una risposta piuttosto rapida subito dopo il passaggio della TBM in una galleria di ricognizione. La lettura di un piezometro è scesa di 150 metri, un’enormità e un calo di livello molto significativo”.

Estratto dal Power Point interno di EDF sull’impatto del progetto Lione-Torino sulle sue strutture. Documento Mediapart

Secondo un idrogeologo che conosce bene questa montagna, ma che chiede di rimanere anonimo per non essere etichettato come un oppositore del progetto: “Lo scavo del tunnel sta svuotando la montagna delle sue acque in questo punto. Nelle Alpi, l’ambiente geologico è molto fratturato. La roccia è piena d’acqua. Se le faglie in questa roccia comunicano con il tunnel, scaricheranno l’acqua dal massiccio nel tunnel”.

Ciò è ancora più preoccupante, secondo questo specialista, perché l’acqua è scesa così in basso che ora è sotto il livello dell’Arc, il fiume che scorre nelle vicinanze. Quindi non può più confluire in esso. “L’acqua viene pompata fuori dalla galleria più a valle, quindi l’acqua è persa per sempre in questo settore…”.

Contattata da Mediapart, la Telt (Tunnel Euralpin Lyon Turin), la società franco-italiana incaricata della costruzione del tunnel, non ha risposto alle nostre domande specifiche sull’improvviso crollo del livello dell’acqua durante lo scavo della galleria attraverso le montagne (vedi appendici). La Direzione regionale dell’Auvergne-Rhône-Alpes per l’ambiente, lo sviluppo e l’edilizia abitativa (Dreal) è rimasta in silenzio di fronte alle nostre domande.

Cedimento del suolo di 6 centimetri

Se un ingegnere di EDF è preoccupato per queste misure, è perché teme che i lavori del tunnel abbiano un impatto sulle sue dighe. Secondo il documento, la tratta Lione-Torino passa vicino a una ventina di strutture gestite dal gruppo elettrico. E la diga di Pont-des-Chèvres è un anello essenziale della centrale idroelettrica di Super-Bissorte.

Le diapositive mostrano che tra aprile e dicembre 2019 l’assestamento dell’infrastruttura di Pont-des-Chèvres ha subito un’improvvisa accelerazione. Mentre l’infrastruttura sprofonda naturalmente nel terreno a un tasso medio di 0,5 millimetri all’anno, il passaggio della TBM sembra aver aumentato il tasso di subsidenza della diga di un fattore di quindici in alcuni punti, raggiungendo i 7,3 millimetri all’anno, prima di tornare al suo normale tasso di subsidenza.

Estratto del Power Point interno di EDF sull’impatto del progetto Lione-Torino sulle sue strutture. Documento Mediapart

Inoltre, sul versante della montagna adiacente alla diga, un altimetro ha registrato, sempre nell’aprile 2019, un cedimento del terreno di sei centimetri. Con la cascata di 150 metri misurata nelle vicinanze lo stesso mese, l’ingegnere di EDF giudica nel suo documento che questi dati “sollevano (forti) domande”.

“Quando è stato scavato il tunnel, le faglie rocciose sono state svuotate della loro acqua. Ora che l’intera area è stata drenata, le faglie si stanno restringendo, causando un assestamento del terreno”, spiega Jérôme*, il manager che ha contribuito allo scavo del tunnel vicino alla diga di Pont-des-Chèvres.

A dimostrazione della preoccupazione di EDF, il documento tecnico rivela che il gruppo ha commissionato ulteriori misurazioni. Queste mostrano che l’intero pendio della montagna tra la galleria scavata e la diga si è assestato nel 2019-2020.

“Nel caso della diga di Pont-des-Chèvres, è stato riscontrato un assestamento più significativo della struttura per diversi mesi nella seconda metà del 2019”, ha confermato EDF a Mediapart (vedi allegato). “Questo fenomeno è stato attentamente monitorato e non ha compromesso la sicurezza idraulica”. Il gruppo aggiunge di essere “mobilitato”, in collaborazione con le parti interessate al progetto, “per il monitoraggio permanente di tutti i suoi impianti in prossimità della tratta Lione-Torino”.

Da parte sua, Telt afferma che la condivisione delle analisi con EDF per determinare le cause di un assestamento della diga osservato nel 2019 ha concluso che “l’assestamento è di entità simile ad altri già registrati in passato, prima dei lavori di Telt” e che, a suo avviso, “non è stata quindi stabilita una relazione diretta con lo scavo della canna sud della galleria di base”. Tuttavia, è stata programmata una nuova campagna di monitoraggio specifica in vista dell’inizio dello scavo di un’altra parte del tunnel, la canna nord del tunnel di base.

Il precedente di una diga svizzera

Nel suo documento, l’ingegnere dell’EDF ricorda che in questa regione alpina, nel 1978, la diga di Tseuzier in Svizzera è sprofondata di diversi centimetri, creando crepe nella struttura. Secondo una rivista scientifica, la causa di questo pericolo divenne un “caso da manuale”: la perforazione di un futuro tunnel stradale a poche centinaia di metri a valle. Durante i lavori di costruzione si sono verificate “notevoli infiltrazioni d’acqua” nella galleria, che hanno portato al “restringimento delle fessure” nella montagna, provocando “un cedimento di 9 centimetri dell’ammasso roccioso”. Di conseguenza, la diga è stata resa indisponibile per quasi un decennio.

Tre esperti di sicurezza delle dighe contattati da Mediapart ritengono che l’accelerazione del tasso di cedimento della struttura di Pont-des-Chèvres sia anomala, significativa e associata al passaggio della fresa del tunnel Lione-Torino. Tuttavia, pur non ritenendo questo cedimento drammatico, avvertono che le parti in calcestruzzo della diga potrebbero essere interessate, in particolare le lastre di impermeabilizzazione delle fondazioni.

“Abbiamo assistito a questo tipo di dinamica durante un terremoto in Italia: una diga è crollata improvvisamente e poi ha ripreso il suo normale ritmo di assestamento. È come se la diga fosse invecchiata di 20 anni”, spiega uno degli esperti.

“La diga di Pont-des-Chèvres deve essere monitorata più da vicino. Nel nostro portafoglio non abbiamo molte infrastrutture con un tasso di assestamento così elevato”, ha dichiarato a Mediapart uno specialista EDF delle aree sotterranee. “L’aumento del tasso di assestamento è in linea con lo scavo del tunnel, il che significa che i proprietari del progetto Lione-Torino hanno un problema in più da affrontare”.

Vedi anche Lione-Torino: i lavori sfidano il divieto di scavo in 16 siti di acqua potabile

Il documento cita una procedura di perizia giudiziaria su questa diga, inerente a questo tipo di eventi eccezionali, avviata nel 2020, ma né Telt né EDF hanno risposto a Mediapart su questo argomento. Impronta ambientale sproporzionata, l’artificializzazione dei terreni agricoli, l’impronta di carbonio del progetto e la minaccia per sedici siti di acqua potabile.

Questo documento interno di EDF aggiunge un nuovo tassello al fitto dossier degli impatti deleteri del progetto Lione-Torino nel massiccio alpino.

“EDF rimane mobilitata, insieme a tutte le parti interessate al progetto, per il monitoraggio continuo di tutti i suoi impianti vicini al tracciato della Lione-Torino”, assicura l’azienda elettrica.

Il 14 maggio dello scorso anno, Gabriel Attal, allora primo ministro, ha espresso la sua soddisfazione durante una visita al sito: “Questo progetto è ecologia in azione”.

Mickaël Correia et Jade Lindgaard


Annexes

Les questions suivantes ont été envoyées à EDF.

1) Est-que le groupe EDF confirme ces anomalies de comportement du barrage de Pont-des-chèvres concomitantes avec le creusement du tunnel ?

2) Le document mentionne une procédure d’expertise judiciaire : est-t-elle terminée ?

3) Quel a été le rôle de la DREAL et de la DGPR qui, selon le document, ont été alertées et associées ?

4) Quels travaux ont été réalisés sur le Pont-des-chèvres suite à cet aléa? Est-ce EDF ou TELT qui a pris en charge les coûts ?

5) Le document fait état d’actions, d’états des lieux et de surveillance d’autres ouvrages sensibles sur le tracé du Lyon-Turin. Où en est ce suivi ?

6) Est-ce que le groupe EDF est inquiet pour ses infrastructures qui semblent être impactées par le creusement du Lyon-Turin ?

EDF a répondu :

La sûreté des barrages est notre priorité absolue. Les barrages sont auscultés, contrôlés et surveillés en permanence avec extrême rigueur et sous le contrôle des pouvoirs publics. Les équipes d’EDF relèvent et analysent de nombreuses données (mesures de tassements, de pression, de température, etc.) sur les barrages. Ces informations permettent d’établir, avec l’appui d’une ingénierie intégrée et sous surveillance de l’administration, le suivi du comportement des ouvrages.

Comme pour tout chantier de grande ampleur, EDF travaille en collaboration étroite avec TELT et l’ensemble des acteurs du projet afin de disposer de toute la visibilité sur les travaux à venir dans le cadre du chantier Lyon Turin. Cette collaboration permet d’identifier de potentiels impacts sur l’exploitation des installations concernées, de décider de la mise en place d’éventuelles dispositions de surveillance complémentaires en fonction des travaux prévus et d’engager les actions nécessaires le cas échéant.

Pour le barrage du Pont des Chèvres, il a été constaté un tassement plus important de l’ouvrage pendant quelques mois lors du second semestre 2019. Ce phénomène a été étroitement surveillé et il n’en a résulté aucune atteinte à la sûreté hydraulique. Les tassements sont des phénomènes connus, maîtrisés et surveillés. Ils sont anticipés dès la conception du barrage. A noter que des travaux ont été réalisés sur le barrage du Pont des Chèvres dans le cadre du programme de maintenance de l’ouvrage, sans lien avec le phénomène constaté.

EDF reste mobilisée, en lien avec l’ensemble des acteurs du projet, sur la surveillance permanente de l’ensemble de ses aménagements à proximité du tracé Lyon Turin.

Les questions suivantes ont été envoyées à TELT :

1) Confirmez-vous qu’en avril 2019, le creusement d’une galerie de reconnaissance non loin du barrage de Pont-des-Chèvres dans le cadre du projet Lyon-Turin a provoqué des venues d’eau importantes d’environ 50 litres d’eau par seconde ?

2) Comment TELT explique l’effondrement du piézomètre F13 (-150 mètres) et du point altimétrique GPS LP33 (- 6cm) en avril 2019 ?

3) Quelle est la réaction de la société TELT face à ces données internes à EDF qui dévoilent un affaissement du barrage du Pont-des-Chèvres ?

4) Quels sont vos échanges à ce sujet avec EDF ?

5) Le document mentionne une procédure d’expertise judiciaire : est-t-elle terminée ?

6) Quel a été le rôle de la DREAL et de la DGPR qui, selon le document, ont été alertés et associés ?

7) Quels travaux ont été réalisés sur le Pont-des-Chèvres suite à cet aléa? Est-ce TELT qui a pris en charge les coûts ?

TELT a répondu :

TELT et EDF, dans le cadre de leurs activités dans la vallée de la Maurienne, ont des échanges réguliers sur la gestion et l’évolution de leurs infrastructures dans le massif alpin. Concernant le barrage du Pont-des-Chèvres les deux sociétés, dans le cadre de leurs actions respectives de surveillance du territoire, ont partagé des analyses visant à déterminer les causes d’un tassement du barrage constaté en 2019.

La conclusion a été que le tassement est d’une amplitude similaire à d’autres déjà enregistrés dans le passé, avant les travaux de TELT, et qu’une relation directe avec l’excavation du tube sud du tunnel de base n’est donc pas établie.

TELT a décidé de programmer une nouvelle campagne de surveillance spécifique en vue du début de l’excavation du tube Nord du tunnel de base.

Le document que vous vous êtes procuré paraît à l’évidence être un document interne à EDF, rédigé avant que soient partagées les analyses susmentionnées.

Les questions suivantes ont été envoyées à la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes :

1) Avez-vous bien été alerté des anomalies de comportement du barrage de Pont-des-Chèvres, à savoir, une accélération de la cinétique de tassement du barrage entre avril et décembre 2019 ?

2) Selon les informations de Mediapart, une procédure d’expertise judiciaire a été lancée à propos de ce barrage en 2020. Cette expertise est-t-elle terminée ? Si oui, quelles en sont les principales conclusions ?

3) Quels sont vos échanges à ce sujet avec EDF ? avec TELT ?

4) Quel a été le rôle de la DREAL qui, selon le document EDF en notre possession , a été alertée et associée ?

5) Quels travaux ont été réalisés sur le Pont-des-Chèvres suite à cet aléa? Est-ce TELT ou EDF qui a pris en charge les coûts ?

La DREAL n’a pas répondu.


Allegati

Le seguenti domande sono state inviate a EDF.

1) Il Gruppo EDF ha confermato le anomalie nel comportamento della diga di Pont-des-Chèvres in concomitanza con lo scavo del tunnel?

2) Nel documento si parla di una procedura di perizia giudiziaria: è stata completata?

3) Qual è stato il ruolo della DREAL e della DGPR che, secondo il documento, sono state allertate e coinvolte?

4) Quali lavori sono stati effettuati sul Pont des Chèvres a seguito di questo pericolo? EDF o TELT ne hanno sostenuto i costi?

5) Il documento menziona azioni, inventari e monitoraggi di altre strutture sensibili lungo la tratta Lione-Torino. Qual è lo stato di questo monitoraggio?

6) Il Gruppo EDF è preoccupato per le sue infrastrutture, che sembrano essere interessate dallo scavo del tunnel Lione-Torino?

EDF ha risposto:

La sicurezza delle dighe è la nostra priorità assoluta. Le dighe sono ispezionate, controllate e monitorate costantemente con estremo rigore e sotto la supervisione delle autorità pubbliche. I team di EDF raccolgono e analizzano un’ampia gamma di dati (assestamento, pressione, misure di temperatura, ecc.) sulle dighe. Queste informazioni vengono utilizzate, con il supporto dell’ingegneria integrata e sotto la supervisione delle autorità, per monitorare il comportamento delle strutture.

Come per ogni progetto su larga scala, EDF lavora a stretto contatto con TELT e con tutti i soggetti coinvolti nel progetto per garantire la piena visibilità dei lavori da svolgere sul progetto Lione-Torino. Questa collaborazione consente di individuare i potenziali impatti sul funzionamento delle strutture interessate, di decidere l’attuazione di eventuali misure di monitoraggio aggiuntive in funzione dei lavori previsti e di adottare le misure necessarie.

Nel caso della diga di Pont des Chèvres, si è notato che la struttura si sarebbe assestata in modo più significativo per alcuni mesi nella seconda metà del 2019. Questo fenomeno è stato attentamente monitorato e non ha compromesso la sicurezza idraulica. L’assestamento è un fenomeno noto, controllato e monitorato. Sono previsti fin dalla fase di progettazione della diga. Si noti che sulla diga di Pont des Chèvres sono stati eseguiti lavori nell’ambito del programma di manutenzione della struttura, senza alcun legame con il fenomeno osservato.

EDF rimane mobilitata, insieme a tutti i soggetti coinvolti nel progetto, per la sorveglianza permanente di tutte le sue strutture in prossimità della tratta Lione-Torino.

Le seguenti domande sono state inviate a TELT:

1) Potete confermare che, nell’aprile 2019, lo scavo di una galleria di ricognizione non lontano dalla diga di Pont-des-Chèvres, nell’ambito del progetto Lione-Torino, ha provocato una significativa infiltrazione d’acqua di circa 50 litri al secondo?

2) Come spiega TELT il crollo del piezometro F13 (-150 metri) e del punto altimetrico GPS LP33 (-6 cm) nell’aprile 2019?

3) Qual è la reazione di TELT a questi dati interni di EDF che rivelano un crollo della diga di Pont-des-Chèvres?

4) Quali discussioni avete avuto con EDF su questo argomento?

5) Nel documento si parla di una procedura di valutazione legale: è stata completata?

6) Qual è stato il ruolo della DREAL e della DGPR che, secondo il documento, sono state allertate e coinvolte?

7) Quali lavori sono stati eseguiti sul Pont-des-Chèvres in seguito a questo pericolo? TELT ha sostenuto i costi?

TELT ha risposto:

TELT e EDF, nell’ambito delle loro attività nella valle della Maurienne, hanno scambi regolari sulla gestione e lo sviluppo delle loro infrastrutture nelle Alpi. Per quanto riguarda la diga di Pont-des-Chèvres, le due società, nell’ambito del rispettivo monitoraggio dell’area, hanno condiviso analisi volte a determinare le cause di un assestamento della diga osservato nel 2019.

La conclusione è stata che l’assestamento è stato di entità simile ad altri già registrati in passato, prima dei lavori di TELT, e che quindi non è stato stabilito un legame diretto con lo scavo della canna sud della galleria di base.

TELT ha deciso di programmare una nuova campagna di monitoraggio specifica in vista dell’inizio dello scavo della canna nord del tunnel di base.

Il documento che avete ottenuto sembra essere un documento interno di EDF, redatto prima della condivisione delle analisi sopra citate.

Le seguenti domande sono state inviate a DREAL Auvergne-Rhône-Alpes:

1) Siete stati effettivamente avvisati delle anomalie nel comportamento della diga di Pont-des-Chèvres, ovvero di un’accelerazione della cinetica di assestamento della diga tra aprile e dicembre 2019?

2) Secondo le informazioni di Mediapart, per questa diga è stata avviata una procedura di valutazione legale nel 2020. Questa valutazione è stata completata? Se sì, quali sono le sue principali conclusioni?

3) Quali discussioni avete avuto su questo tema con EDF e con TELT?

4) Qual è stato il ruolo della DREAL che, secondo il documento EDF in nostro possesso, è stata allertata e coinvolta?

5) Quali lavori sono stati eseguiti sul Pont-des-Chèvres in seguito a questo pericolo? I costi sono stati sostenuti da TELT o da EDF?

La DREAL non ha risposto.